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29.08.02

La prochaine assemblée du COE : Séoul, Nicosie, Porto Alegre ou Glasgow?

 

La prochaine assemblée du Conseil oecuménique des Eglises (COE) est prévue pour 2006. Le lieu devrait être fixé avant la fin de la session du Comité central de l'organisation, actuellement en cours à Genève (Suisse). Séoul, Nicosie, Porto Alegre et Glasgow sont les lieux pour lesquels des invitations ont été transmises.

 

Parmi les éléments détaillés fournis aux délégués figurent les frais d'une telle assemblée : entre 5,6 et 7 millions d'euros environ. Pour l'essentiel : la location du lieu de session, l'hébergement, l'alimentation et les voyages. Les fonds proviendront des Eglises membres du COE, du COE lui-même et des Eglises hôtes.

 

Les promesses les plus généreuses sur ce point sont venues du professeur Samuel Lee (Séoul) au nom des Eglises de Corée du Sud : celles-ci seraient prêtes à financer l'assemblée, si elle se tenait à Séoul, à hauteur de 0,5 millions d'euros. À cela s'ajouterait, a-t-il affirmé devant la presse, l'accueil gratuit des 900 délégués dont l'Eglise d'origine ne peut financer l'hébergement.

 

Le professeur Lee a par ailleurs souligné l'importance stratégique de la Corée du Sud pour la mission et l'évangélisation. Le nombre de missionnaires coréens sillonnant le monde serait actuellement de 6000. À Séoul, qui compte actuellement trois millions de chrétiens et 5000 Eglises locales, la tenue d'une assemblée mondiale serait un événement de grande portée. Non seulement elle poserait un signe de paix dans ce pays divisé entre Sud et Nord, mais elle contribuerait à l'unité des Eglises nationales. Le Conseil national des Eglises de Corée du Sud, dont font partie aussi bien les orthodoxes que les pentecôtistes, a lancé l'invitation, avec l'approbation du chef de l'Etat, le président Kim Dae Jung.

 

L'archevêque Basile Karayiannis de Trimithus a quant à lui défendu la candidature de Nicosie (Chypre). L'île occupe une situation charnière entre l'Europe (elle s'apprête à faire partie de l'Union européenne) et le Proche Orient. En tant que pays orthodoxe elle est siège du Conseil d'Eglises du Moyen Orient auquel participent à parts égales toutes les dénominations y compris l'Eglise catholique. Elle est à proximité immédiate du Moyen Orient où se pose de manière si cruciale la question du dialogue entre les trois religions monothéistes. Enfin, elle vit la situation politique douloureuse d'île « coupée en deux depuis l'invasion turque en 1974 » (200 000 chypriotes sont des « réfugiés de l'intérieur »). Ce sont autant d'arguments avancés en faveur de la venue de l'assemblée du COE. Là aussi, le gouvernement local soutient le projet, donnant toutes les garanties de sécurité.

 

La candidature de Porto Alegre (Brésil) a été présentée par l'évêque Frederico Pagura (Argentine). La crise économique et politique que traversent tous les pays d'Amérique latine suite à l'effondrement du système néo-libéral d'économie de marché rend urgent un message fort de la part des Eglises chrétiennes : « Il faut annoncer autre chose que l'idolâtrie du marché », a plaidé l'évêque. D'autant que Porto Alegre est devenu le haut lieu de la militance anti-mondialiste. De plus, il y aurait au Brésil un fort mouvement oecuménique incluant les catholiques et même les pentecôtistes. Ce pays ferait un accueil chaleureux à la première assemblée du COE à se tenir sur le sous-continent latino-américain.

 

 

Le comité a aussi entendu que Glasgow (Royaume Uni) s'était proposé comme solution de recours, « sans chercher à concurrencer les autres candidatures », a dit le pasteur Norman Shanks, de l'Eglise d'Ecosse. La ville, a-t-il pourtant argumenté, est habituée à recevoir de grandes assemblées internationales et offrirait volontiers aux délégués « l'occasion de faire l'expérience de la chaleureuse hospitalité écossaise ».